Le mystere de la chambre forte - The Mystery of the ThreeBlind Mice

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caractère, sa personnalité et même le fonctionnement de son intelligence.


« J'ai donc ramené toutes les pierres ici et je les ai lait remettre les unes sur les autres. Le château Cragie avait un pont-levis. J'ai gardé le pont-levis et j'ai fait faire de vraies douves. Bien sûr, j'ai ajouté l'électricité, un ascenseur, ce genre de choses. Néanmoins, je suis le seul homme du monde à vivre, aux États-Unis d'Amérique, à l'intérieur d'un véritable château hanté encerclé de douves. Posséder quelque chose que personne ne possède, c'est une grande satisfaction. Mon garçon - il s'adressait maintenant à Andy —, vous pouvez me croire sur parole. Puisque vous êtes collectionneur, vous savez le plaisir que vous éprouvez à posséder un timbre qui manque à vos amis. Donc, maintenant que je suis impotent et réduit à collectionner des timbres, j'aurai ceux que personne n'a. Les plus nombreux, les meilleurs et les plus rares ! »

Pour ponctuer cette déclaration, M. Mayfair administra au dallage un grand coup de sa cravache de rhinocéros.

« Je pense que nous vous avons compris, dit alors Paul Adams en rangeant sa pipe. Mais je ne suis... nous ne sommes toujours guère renseignés sur vos difficultés. »

Andy se sentit tout fier d'entendre son père corriger « je ne suis » en « nous ne sommes ».

« C'est juste, reconnut Nigel Mayfair. Voulez-vous soulever cette peau de zèbre, sur ce mur? »

II la désignait de sa cravache. Le détective obéit. Sous la peau de zèbre, Andy aperçut, à sa grande surprise, une imposante paroi d'acier, interrompue par une porte dont le bas atteignait le sol, sans le moindre jeu. Il sembla à Andy que la serrure était particulièrement compliquée.

« Ouvrez! grogna le gros homme. J'ai déverrouillé à votre arrivée. Et allumez donc! Vous avez, le commutateur à côté de vous.»

M. Adams tira la poignée. La porte pivota.

Ce faisant, elle découvrit une chambre forte de deux mètres de large sur deux mètres cinquante de profondeur et deux de haut. Les murs étaient d'acier. Au milieu, on voyait un petit bureau et une chaise. Tout autour couraient des étagères, supportant des dizaines d'albums reliés en cuir.


« Voilà mon trésor. J'y entre avec mon fauteuil, dit Nigel Mayfair. La valeur des timbres qui s'y trouvent dépasse le million de dollars. Aucun danger d'incendie ou de cambriolage. Si une armée entière équipée de chalumeaux voulait entrer, elle le regretterait. » II ricana. « Des gaz toxiques empliraient immédiatement la chambre forte et aussi cette salle. Qui plus est, la combinaison consiste en un mot de six lettres que personne sur terre ne connaît que moi. Six lettres. Pas une chance sur un million pour qu'un voleur la découvre. Et pourtant... — ici il recommença à cogner par terre avec sa cravache — quelqu'un l'a découverte! Quelqu'un qui fait partie de la maison est entré dans cette chambre forte et a volé mes petits trésors les plus chéris!

- Calmez-vous, monsieur, dit sèchement Adams. Je comprends votre émotion, mais votre énervement ne vous avance à rien.

- Sans doute, avoua le gros homme en faisant un effort sur lui-même pour reprendre son calme. Mais vous n'êtes probablement pas capable de comprendre, tout détective que vous êtes. On m'a volé, moi, Nigel Mayfair! On m'a pris quelques-uns des timbres que j'aimais le plus. Dérober un objet de collection, c'est bien autre chose que de voler de l'argent, monsieur! »

Adams ne répondit rien. Après un instant clé silence, M. Mayfair reprit :

« Bien sûr, on ne m'a volé qu'une demi-douzaine de timbres. Vingt ou trente mille dollars, quoi. Mais c'est quelqu'un dans la maison qui a fait cela! Lavinia, peut-être. Ou Reggie. Ou Pardo, ou Henderson. Ou Robin. Ou mon cuisinier français. Non, pas celui-là : il ne rêve que de cuisine. Mais enfin, c'est quelqu'un de la maison. Et le voleur a dû vendre son butin à ce maudit Lawerdy qui est mon voisin, le seul que j'aie. Ou alors Lavinia a pu les prendre et lui en faire cadeau. En témoignage d'amour. Pouah ! »

II se racla la gorge de façon répugnante et fixa les yeux sur Andy.« Je ne vais pas voir mes trésors tous les jours, dit-il. Quelquefois des semaines se passent sans que j'entre dans la chambre forte. J'aurais pu ne rien remarquer pendant tout le temps qu'il fallait au voleur pour me dépouiller complètement. Seulement, il y a quelques jours, deux gars m'ont fait savoir qu'ils possédaient quelques-uns des fameux timbres commémoratifs de Dag Hammarskjôld, les quatre cents, avec des erreurs, vous voyez ce que je veux dire?

- Bien sûr, monsieur, répondit Andy. Plusieurs personnes en avaient. Quelqu'un, dans le Midlle West, en avait collé sur des lettres. Et un collectionneur de la région en avait toute une feuille qu'il estimait un bon prix.

— Effectivement, dit Mayfair. Mais je lui ai proposé de doubler toutes les enchères qui se présenteraient et j'aurais fini par posséder une feuille entière de la première erreur importante aux États-Unis depuis les avions à l'envers sur le 24 cents « Poste aérienne » de 1918. Mais savez-vous ce qui est arrivé? »

Sa voix s'était muée en véritable mugissement. Andy connaissait parfaitement l'histoire, mais M. Mayfair ne lui laissa pas le temps de répondre.

« Cet imbécile de ministre des Postes de Washington! tonnait-il, tout en abattant la cravache sur le sol presque à chaque mot. Il a décidé de faire imprimer des millions de commémoratifs Hammarskjôld avec l'erreur originale, pour que tout le monde puisse en avoir.

« Une collection de timbres n'est pas une loterie! » 

a-t-il déclaré. Impudent personnage, va! Il m'a privé de cette chance que j'avais de me procurer une feuille entière d'erreurs originales, qui aurait valu une fortune dans quelque temps. Maintenant, je n'en voudrais pour rien au monde dans ma maison. Mais le résultat — il criait toujours le plus fort qu'il pouvait et les veines de ses tempes saillaient de façon alarmante — le résultat, c'est que j'ai consulté mon album d'erreurs et de raretés. Et j'ai constaté que j'avais été volé. Alors j'ai commencé à devenir fou. Je ne sais pas qui c'est, mais je veux sa peau! Je veux qu'il soit châtié, qu'il paie, qu'il souffre... »

La voix de M. Mayfair s'éraillait. M. Adams était sur le point de se précipiter à son secours lorsque la porte s'ouvrit : Pardo, Henderson et le valet Robin, pâle et terrifié, entrèrent en courant.


« Laissez-moi faire, monsieur », dit Pardo en s'approchant du gros homme.

M. Mayfair ouvrit la bouche pour pousser un cri de fureur, mais Pardo lui fit immédiatement boire le contenu d'une petite fiole.

« Cela lui fera du bien, monsieur Adams, dit Henderson. C'est un .

tranquillisant, pour son cœur et ses nerfs. Cette histoire de timbres l'a vraiment bouleversé. D'abord sa déconvenue avec les erreurs du timbre Hammarskjôld, et puis ce vol ! »

Nigel Mayfair reprenait son état normal. Sa respiration était encore difficile, mais son teint revenait du pourpre à l'écarlate ordinaire.

« Merci, Pardo, fit-il. Vous avez effectué la livraison?— La livraison, monsieur?

- Oui, vous avez emmené madame et ce cher Reginald chez mon

honorable voisin, à sa réception?— Oui, monsieur. Il semble s'agir d'une réception

nombreuse et bruyante, du style américain. M. Lawerdy se propose de ramener madame et M. Reginald lui-même. Si monsieur n'a pas besoin de moi, j'irai m'occuper de la voiture. Il faut que je règle le carburateur.

- Vous allez commencer par me coucher, dit M. Mayfair. Et moi, je vais commencer par écrire une lettre au président

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des États-Unis pour lui dire ce que je pense de son ministre des Postes. Il va la sentir passer ! Adams !

- Oui?

- Nous finirons demain matin. Demandez tout ce que vous

voudrez à Robin. Pardo, direction la chambre !

- Oui, monsieur. »Le volumineux garde du corps s'approcha de la cloison et appuya

sur un bouton. Ce qu'Andy avait pris pour de la pierre se révéla être une porte adroitement camouflée, qui glissa et découvrit un petit ascenseur où Nigel Mayfair s'engouffra avec son fauteuil sans jeter un seul regard derrière lui.

« Messieurs, je vous souhaite le bonsoir », dit Pardo en fermant la porte, derrière laquelle il disparut avec son maître.

Lorsqu'ils furent hors de vue, Andy constata soudain qu'il ne respirait presque pas, tant l'atmosphère avait été tendue. L'explosion de fureur de M. Mayfair avait passé comme un orage.

L'homme de loi, Henderson, alla à la chambre forte, ferma, verrouilla. Puis il éteignit la lumière.

« II était sérieusement ému, remarqua-t-il, pour partir en laissant son trésor à la merci du premier venu!... Vous êtes témoins : j'ai tout fermé. Croyez-moi : il ne me soupçonne pas moins que les autres occupants de ce ridicule château fort. »

Haussant un sourcil, M. Henderson se tourna vers Andy.« Comment trouvez-vous M. Nigel Mayfair? demanda-t-il.

- Il ne me plaît pas, répondit Andy. Il n'a cessé de se vanter d'avoir passé sa vie à mentir, à escroquer et à voler.

- Ou pire, fit Henderson.


- De toute façon, dit Paul Adams, la soirée sera probablement plus tranquille. Vous pourriez peut-être me donner quelques précisions, monsieur Henderson.

- Volontiers.

- Et toi, mon garçon, dit le détective en souriant, tu devrais aller

te coucher. Je monte dans un instant. Il n'y aura plus grand-chose d'intéressant ce soir, je suppose. »


II se trompait. Oh! comme il se trompait! Mais cela, personne n'en saurait rien, avant une heure.

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ALFRED HITCHCOCK : Je commence à en avoir assez de me taire. J'ai été vraiment très discret jusqu'ici. En conséquence, pendant qu'Andy va se coucher, vous allez me permettre de reprendre sommairement quelques points que j'ai remarqués.

Primo, notez le caractère de M. Nigel Mayfair,' né Crumshaw la Goutte -au-nez. Visiblement, il ne saurait supporter qu'un autre possède ce qu'il ne possède pas lui-même. Observation subtile, peut-être, mais à ne pas négliger. Elle va devenir très importante par la suite.

Secundo, je m'adresse aux philatélistes.. Vous aurez déduit sans difficulté la date à laquelle se déroule cette affaire. Les erreurs du quatre cents commémoratif Dag Hammarsko'ld situent l'époque. Notez que novembre est un mois venteux et froid, dans le Sud de la Nouvelle-Angleterre. J'espère que vous avez pris bonne note de l'intensité du vent de cette nuit-là. Remarquez aussi que la plupart des arbres du parc étaient des chênes. Qu'est-ce que les chênes, demanderez-vous, ont donc de si particulier? Eh bien, on fait d'excellents meubles en chêne. Les chênes produisent des glands. Les chênes ne perdent pas leurs feuilles à la même époque que les autres arbres, mais seulement à la fin de l'automne.

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L'écorce du chêne est utilisée par les tanneurs. Vous voyez ce que je veux dire ?

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III

Robin, le valet, conduisit Andy le long d'un large escalier, jusqu'à sa chambre, située au premier étage. C'était une vaste pièce; les meubles paraissaient très anciens; il y avait deux lits en bois sculpté. Le pyjama d'Andy était étalé sur l'un d'eux; celui de M. Adams, sur l'autre.

« Ce soir, monsieur dormira dans un lit où des rois ont dormi, dit le valet. Pas des rois d'Angleterre, mais des rois tout de même. Le moindre meuble que possède M. Mayfair a été acheté dans quelque cour d'Europe. Où il marche, des rois ont marché. Où il s'assied, des rois se sont assis. La pensée lui en est agréable... »

Coucher dans un lit où un roi — plusieurs rois peut-être -avaient dormi ! Cela devait faire une drôle de sensation !

Andy alla à une fenêtre — il y en avait plusieurs — et regarda. Une des ailes du château se dressait, énorme et sombre, à sa gauche. Au premier, on voyait de la lumière. A droite Andy distinguait l'aile est du château où toute une rangée de fenêtres était illuminée.

Le vent s'acharnait sur les chênes du parc, de l'autre côté du fossé l'on voyait un foyer lumineux apparaître et disparaître sur la gauche, tout au bout de l'aile ouest, mais à une distance considérable.

« Quelle est cette lumière, Robin? demanda Andy, ne sachant trop comment s'y prendre pour faire parler un valet de chambre.

— C'est la fenêtre de M. Henderson, monsieur. Il occupe la dernière chambre de l'aile ouest. M. Mayfair occupe l'aile est à lui tout seul.

- Non, je voulais dire la lumière qu'on voit au loin.

- Celle-ci? C'est la résidence de M. Howard Lawerdy, qui donne une réception ce soir. M. Lawerdy et M. Mayfair étaient de grands amis et même des associés, il fut un temps. Mais, je regrette de le dire, ils sont devenus ennemis. Monsieur prendra-t-il un bain chaud? »

Andy penchait pour l'affirmative. Il n'hésita plus lorsqu'il vit que la chambre avait une salle de bain particulière qui comportait une baignoire de marbre rosé presque aussi vaste qu'une piscine et équipée d'accessoires en or massif.

« Quelle température désire monsieur? » demanda le valet, en ouvrant les robinets.

Andy ne s'était jamais préoccupé de la température de son bain : trop chaud, trop froid, ou juste à point, il n'en savait pas plus. Mais il prit un air dégagé pour répondre :

« Comme vous voudrez, Robin. »

Cela le gênait de voir un homme fait l'aider à prendre son bain.

« Dites-moi, Robin, fit-il, M. Mayfair a-t-il tué lui-même tous les animaux qui sont en bas?

- Oh! non, monsieur. »

Robin tira une immense serviette d'une armoire et la plia commodément.

« Mlle Rainier, sa belle-sœur, en a tué quelques-uns. Son beau-fils, M. Reginald, en a tué aussi. Un ou deux ont été abattus par Pardo et j'ai l'honneur d'être représenté par une espèce de panthère, petite par la taille, mais grande par la rareté.

- Alors, dit Andy tout surpris, tout le monde, dans cette maison chasse le gros gibier?

Tout le monde sauf le chef, monsieur.

- Le chef?

- Le cuisinier, monsieur. M. Henderson lui-même n'est pas sans expérience. Toutefois, il s'en est tenu aux chevreuils. »

Andy n'aurait pas voulu paraître trop fouineur mais enfin, on est détective ou on ne l'est pas. A force de poser des questions, il pourrait peut-être apprendre quelque chose qui tendrait service à son père?

« Robin, demanda-t-il, est-il vrai que tout le monde déteste M. Mayfair? »

Le valet s'éclaircit la voix.« M. Mayfair ne fait guère d'efforts pour se rendre sympathique, monsieur, fit-il.

- Vous le détestez, vous? Et Pardo? et tout le monde?

- Si M. Mayfair n'avait pas déjà fait allusion à cette situation, répondit le valet avec dignité, je ne me serais certes pas permis d'en parler. Néanmoins, c'est exact. Nous le détestons tous du fond de notre cœur. Mlle Rainier et M. Reginald inclus.

- Mais alors! s'écria Andy. Pourquoi restez-vous avec lui? Vous êtes en Amérique, vous êtes libres.

- Les choses ne sont pas aussi simples qu'il semble à monsieur. Il arrive que l'on fasse... dirons-nous un faux pas? C'est très facile, surtout lorsqu'on est réduit au désespoir. M. Mayfair conserve dans une petite cassette d'acier des papiers compromettants qui nous obligent tous à le servir fidèlement. La cassette se trouve dans la chambre forte que monsieur a vue.

- Vous voulez dire qu'il vous fait chanter?


- Je ne me permettrais pas d'employer un mot pareil, monsieur.


- M. Henderson aussi? » demanda Andy. Robin fit oui de la tête.


« Et Mlle Rainier? Et Reggie?

- Mlle Rainier et M. Reginald sont pauvres et criblés de dettes. M. Mayfair les nourrit, mais ne veut pas les laisser partir. De plus, il ne leur rend pas une petite propriété que Mme Mayfair leur avait laissée, et qui les mettait à leur aise. Monsieur désire-t-il que je revienne l'essuyer lorsqu'il aura fini son bain? Ou que je reste pour l'aider à se frotter le dos?

- Ça, alors, non! éclata Andy. Je peux encore me débarbouiller tout seul. Euh... vous pouvez disposer, ajouta-t-il, répétant une expression qu'il avait entendue dans un film.

- Bien, monsieur. Bonne nuit, monsieur. »Robin sortit sans bruit et Andy poussa un soupir de soulagement.

Il n'aurait pas aimé avoir tout le temps des domestiques autour de lui.

Mais le bain dans la baignoire de marbre aux robinets d'or l'amusa. Il y resta longtemps, car il était sûr de ne plus jamais avoir l'occasion 'de « baigner » dans un luxe pareil. Lorsqu'il finit par s'écrouler sur l'un des deux énormes lits, il s'endormit aussitôt après avoir éteint.

Il dormait à poings fermés lorsque la voix du géant l'éveilla.

« Au secours, criait-elle. Au secours!... »

Andy se dressa dans son lit, se débattant pour se libérer de ses couvertures et faisant des efforts pour ouvrir les yeux.

« Il m'a tué! hurla la voix, si métallique, si transformée, qu'Andy ne la reconnut même pas. Je soupçonne la v... »

La voix s'enraya. Puis reprit, lentement, articulant à grand peine :

« Je soupçonne la v... »

Un halètement encore, puis le silence. Le dernier mot s'étirait en un lll-aaa-vvv sans signification.

A tâtons, Andy trouva le commutateur. Il regarda autour de lui la chambre inconnue, s'efforçant de se rappeler où il se trouvait et comment il y était arrivé.

Tout à coup la mémoire lui revint; il quitta le lit d'un bond. Celui de son père n'avait pas été défait. Andy courut à la porte, l'ouvrit, se précipita dans le couloir. Au bout, il vit M. Adams ouvrir une porte et disparaître. Il courut après lui.

« Papa! appelait-il. Papa!... »Apparemment, son père ne l'entendait pas. La porte se referma.

Andy l'ouvrit et entra. Il se trouva dans une chambre immense, avec de nombreuses fenêtres, les murs couverts de tapisseries anciennes. M. Adams se tenait auprès d'un lit à baldaquin dans lequel M. Mayfair gisait sur le flanc, tout haletant, les yeux clos, une main posée encore sur les boutons de l'interphone dans le micro duquel il venait de crier et qui communiquait avec toutes les autres pièces du château. La lampe de chevet était allumée; quelques papiers se trouvaient répandus sur l'oreiller...

Paul Adams se retourna.

« Andy, dit-il, quelqu'un a tiré sur Mayfair. Assis dans son lit, avec sa lampe, quelle cible! Il est peut-être en train de mourir. Il nous faut un médecin. »

Il se pencha vers l'interphone et cria :

« Robin! Pardo! Arrivez immédiatement! »

Puis il se redressa. Son regard alla à la fenêtre, suivi par celui d'Andy. La vitre de la fenêtre centrale avait été traversée par trois balles, qui y avaient ouvert trois petits trous bien ronds autour desquels rayonnaient des craquelures. Fasciné, Andy s'approcha de la fenêtre. Regardant par l'un des trous, il vit, droit devant lui, les lumières de la résidence de M. Lawerdy, qui apparaissaient et disparaissaient alternativement.

« Papa... », 

commença-t-il en se retournant.

Mais avant qu'il eût eu le temps de parler, Pardo se précipita dans la pièce, les mains dégouttantes d'huile. Robin le suivit; il endossait sa veste rouge tout en marchant. M. Henderson arriva aussitôt après Robin, il finissait d'enfiler sa robe de chambre par-dessus son pyjama et n'avait qu'une pantoufle.

Sèchement, Paul Adams donna des ordres :

« Robin, téléphonez au médecin de M. Mayfair. Il vit encore, si peu que ce soit. Henderson, allez voir ce qui se passe dans le parc : c'est probablement de là qu'on a tiré. Moi, je me charge d'appeler la police. Andy, retourne au lit. »

Andy

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